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chrétienne. J’ai besoin de me souvenir que c’est là l’unique éloge que ta pieuse modestie voulût recevoir. Mon silence est la dernière preuve de mon dévouement. le meilleur des fils et des frères, le plus sûr des amis, noble esprit, âme tendre, jeune sage, combien ne faut-il pas que ton ombre m’impose pour arrêter ainsi le cri de mon cœur et de mes plus chers sentimens ! »

C’est ainsi que Charles Loyson, qui, toute sa vie, n’avait travaillé que pour la gloire, entra dans l’immortalité. Vingt-sept ans plus tard, quand Paris l’avait oublié, sa ville natale demanda au gouvernement l’autorisation d’honorer sa mémoire en posant une plaque de marbre sur la façade de la petite maison de ses parens. Et lorsque l’Association Bretonne-Angevine conçut le projet de lui ériger un buste à Château-Gontier, non seulement la municipalité la seconda dans cette entreprise, mais toutes les classes de la société se firent un devoir de lui apporter leur offrande. Les monarchistes se rappelèrent que Loyson avait été le défenseur du trône ; les républicains qu’il avait été le champion de la liberté ; les catholiques qu’il avait eu une enfance et une mort chrétiennes ; ceux enfin qui mettent au-dessus de tout la religion de la patrie dirent avec Brizeux qu’


Il aimait son pays et le faisait aimer !


LEON SÉCHÉ