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Page:Revue mensuelle d’économie politique - 1836 - T5.djvu/322

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précieux. De ce que l’or et l’argent ont une utilité universelle, il s’ensuit rigoureusement que leur valeur est universelle, c’est-à-dire qu’elle est parfaitement connue en tout temps et en tous lieux. Ainsi, s’il manque quelque chose aux métaux précieux, ce n’est pas d’être également connus. Ils jouissent, sans contredit, et quoi qu’en dise M. Say, de cette notoriété nécessaire à un instrument de mesure ou à un terme de comparaison. J’ajouterai à cela que mon assertion n’est pas tellement dénuée de fondement que M. Say lui-même n’ait été forcé d’en convenir.

« Dans les usages ordinaires de la vie, dit M. Say, c’est-à-dire lorsqu’il ne s’agit que de comparer la valeur de deux choses qui ne sont séparées ni par un long espace de temps, ni par une grande distance, presque toutes les denrées qui ont quelque valeur peuvent servir de mesure ; et si, pour désigner la valeur d’une chose, même lorsqu’il n’est question ni de vente ni d’achat, on emploie plus volontiers, dans cette appréciation la valeur des métaux précieux, ou de la monnaie, c’est parce que la valeur d’une certaine quantité de monnaie est une valeur plus généralement connue que toute autre[1].

En second lieu, la valeur des métaux précieux est-elle aussi essentiellement variable que celle de toutes les autres marchandises ? Non. Et c’est ce que j’ai établi ci-dessus d’une manière qui me paraît satisfaisante. Et en effet j’ai démontré que la valeur de toutes les autres marchandises variait par trois raisons principa-

  1. Traité d’Économie politique, 5e édition, tome II, page 97.