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Page:Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome XXXI, 1891.djvu/100

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ANALYSES ET COMPTES RENDUS


Ch. Féré. Les épilepsies et les épileptiques, Paris, P. Alcan, 1890.

Il n’est certainement pas possible de rendre compte d’un livre qui renferme autant de faits de détail que celui dont nous avons à nous occuper ici ; aussi je ne tenterai pas d’en faire une analyse complète, ni de relever les points qui me paraissent contestables. Je chercherai simplement quels sont les résultats principaux que l’on peut tirer de la lecture de ce livre. Je n’ai non plus pas besoin d’en faire l’éloge, car les lecteurs de la Revue philosophique connaissent les travaux de M. Féré et l’importance qu’on doit y attacher.

« L’épilepsie ne reconnaît pas pour cause une lésion spécifique précise ; il est bien établi au contraire que ses diverses manifestations se produisent en conséquence de lésions ou d’altérations fonctionnelles très diverses. L’épilepsie ne doit donc plus être considérée comme une maladie, mais comme un groupe de syndromes, les épilepsies, dans lesquelles il faut faire rentrer les éclampsies, qui sont en réalité des épilepsies aiguës, et l’éclampsie partielle, qui paraît destinée à éclairer la pathogénie des autres formes. »

Si nous ajoutons à cette phrase du début du livre cette autre que l’on peut lire au chapitre du diagnostic de la prédisposition : « Les phénomènes qui trahissent la dégénération et la spasmophilie sont donc intéressants à étudier au point de vue du diagnostic, et surtout du pronostic en ce sens qu’ils révèlent dans une certaine mesure l’intensité de la prédisposition et qu’ils permettent de réduire à sa valeur l’influence de la cause déterminante », nous aurons, je crois, l’idée maîtresse du livre.

Nous pouvons donc dire que, pour M. Féré, l’épilepsie, ou plutôt les phénomènes épileptiques sont simplement des symptômes. Les causes de l’apparition de l’épilepsie (intoxication, traumatisme, lésion ou tumeur ou irritation quelconque) sont des causes banales qui ne pourraient rien sans l’existence de la prédisposition. L’épilepsie en tant que maladie disparaît, elle n’est plus qu’un symptôme non pas tant de maladies diverses qui ne sont que des occasions, mais bien un symptôme de la « dégénérescence », même quand il s’agit d’épilepsie partielle ou jacksonienne. L’épilepsie dite essentielle est celle où se mani-