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SOCIÉTÉ DE PSYCHOLOGIE PHYSIOLOGIQUE


M. de Rochas communique à la Société une série d’aquarelles représentant les lueurs odiques émises par des aimants, des cristaux, des végétaux, des animaux et des sources diverses de lumière.

L’auteur de ces dessins est un jeune peintre qui voit (ou croit voir) des effluves diversement colorés s’échapper de la plupart des corps lorsqu’il est mis dans un état déterminé de l’hypnose qui a été désigné sous le nom d’état de rapport[1].

M. de Rochas rappelle que ces lueurs ont été étudiées, dès la fin du xviiie siècle, par Tardy de Montravel, puis, au milieu du xixe, par un chimiste autrichien, le baron de Reichenbach. Mais, jusqu’à présent, on avait dû se contenter des descriptions plus ou moins vagues données par les sujets ; aujourd’hui on a, grâce aux dessins en question qui sont exécutés d’après nature et sans questions suggestives, des documents nouveaux permettant d’analyser avec moins de chances d’erreur, ce curieux phénomène.

Si l’on conduit en effet les expériences avec méthode et conscience, on n’est plus exposé à rejeter comme entachées d’erreurs fortuites toutes les manifestations qui ne cadrent pas avec une théorie préconçue. Les dessins sont des pièces précises, invariables, qui s’accumulent jusqu’au moment où l’on pourra en dégager une loi physique ou reconnaître que le sujet est sous l’empire d’une hallucination persistante du ressort de la physiologie.

M. de Rochas, qui poursuit ces recherches depuis une dizaine d’années, en est arrivé à considérer comme à peu près certaine l’existence d’un mode spécial de vibration de l’éther perçu par les yeux des sensitifs ; mais, jusqu’à présent, il a trouvé de telles discordances entre les phénomènes décrits par les différents sujets, qu’il ne croit pas qu’on puisse encore formuler de lois générales. Ce serait déjà un grand progrès si l’on arrivait à déterminer les causes qui produisent ces divergences.

  1. Les états profonds de l’hypnose, par M. de Rochas (Revue de l’hypnotisme, 1888).