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Page:Ribot - La vie inconsciente et les mouvements, 1914.djvu/103

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intelligible. » Ailleurs, cette même sainte assimile la vision de Dieu à celle d’un diamant d’une pureté inouïe [remarquez cette forme de représentation presque vide]. Elle raconte également dans sa vie, qu’elle fut impuissante à décrire à son confesseur sa première vision intellectuelle. « J’usai de diverses comparaisons, dit-elle, pour tâcher de me faire entendre : mais il me semble qu’il y en a peu qui aient du rapport avec cette sorte de vision. »

« Un jour que j’étais en vision, dit sainte Angèle de Foligno, je vis Dieu qui me parlait, mais si vous me demandez ce que je vis, je réponds que je vis Dieu, et je ne peux dire autre chose sinon que je vis une plénitude, une clarté de laquelle je sentais en moi une si vive effusion, que je ne la saurais expliquer ; c’est en vain que je chercherais une comparaison pour la représenter… » Et plus loin : « Je voyais une chose stable et permanente qui m’est tellement inexplicable que je n’en puis rien dire, sinon que mon âme était dans une joie inénarrable sans que je sache si elle était dans le corps ou hors du corps. » Il serait facile d’emprunter à d’autres mystiques des déclarations pareilles : ceci suffit, d’autant