Aller au contenu

Page:Ribot - La vie inconsciente et les mouvements, 1914.djvu/113

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les oreilles du corps, ni par l’imagination, mais par la vertu toute spirituelle de l’entendement. » Sainte Thérèse dit : « C’est un langage tellement du Ciel que nul effort humain ne peut le faire comprendre si le Seigneur ne l’enseigne par expérience. Il met bien avant dans l’intime de l’âme ce qu’il veut lui faire entendre, et là, il le représente sans image ni forme de paroles, mais par le même mode que la vision (intellectuelle) : par ce genre de langage, le Seigneur veut, je crois, donner à l’âme une certaine connaissance de ce qui se passe au Ciel où l’on parle sans paroles. » Tous les mystiques considèrent que ces paroles intellectuelles, sans mots, ne peuvent être comprises que par des humains spécialement doués. Et non seulement ces paroles intellectuelles sont pour eux des pensées sans mots, mais souvent d’ailleurs ce sont des pensées exprimées dans des langues inconnues à tous les hommes. Sainte Thérèse qui, elle aussi, fait une différence entre la parole imaginaire et la parole purement intellectuelle, nous dit « que c’est une manière de parler intérieure et subtile et qui n’est marquée par aucun son. »

Swedenborg raconte « que les esprits de Mer-