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Page:Ribot - La vie inconsciente et les mouvements, 1914.djvu/120

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sciente que par les données expérimentales qu’elle élabore. Nous avons vu plus haut la remarque de Marbe sur l’acte inconscient qui est le fond du jugement et qui transforme les représentations.

Une remarque importante est celle-ci. Tous les partisans de la pensée sans images ont pris une position beaucoup trop simple ; ils se renferment exclusivement dans la conscience : ils n’en sortent pas. Ils oublient l’activité inconsciente dont la valeur psychique est très grande et qui peut provoquer le travail de la pensée en l’absence de toute représentation consciente.

Dans les chapitres précédents, nous avons longuement exposé cette hypothèse que la trame de la vie inconsciente est dans les éléments moteurs qui entrent dans la composition des représentations quelles qu’elles soient ; que ces mouvements sont la portion stable, permanente des états de conscience antérieurement ressentis, le squelette qui assure leur reviviscence. Qu’on la rejette ou qu’on l’admette, nous devons faire observer qu’une pensée vide de toute image consciente, n’est peut-être pas vide totalement, et que l’inconscient travaille à sa manière :