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Page:Ribot - La vie inconsciente et les mouvements, 1914.djvu/121

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résoudre des problèmes ou tout simplement jaillir en reparties brusques, mais bien adaptées : tout cela n’est pas un pur jeu d’images, un simple mécanisme d’association. Il y a là les marques d’une activité supérieure analytique et synthétique qui sont celles de la pensée proprement dite. Il n’est donc pas certain que l’absence de toute représentation consciente tranche nettement la question. Elles peuvent avoir des équivalents comme travail efficace ; la conscience constate le travail, mais ne le constitue pas.

Finalement, l’hypothèse est-elle complètement inacceptable ? Non, si on la considère comme posant une limite idéale dont la pensée peut se rapprocher par des raréfactions successives ; mais à la limite, l’idéal disparaît et la pensée cesse d’être possible.

Pour conclure, l’hypothèse d’une pensée pure, sans images et sans mots, est très peu probable et en tout cas, n’est pas prouvée.