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Page:Ribot - La vie inconsciente et les mouvements, 1914.djvu/125

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vie psychique vient toujours du dehors ; elle n’a pas son origine en nous par une production automatique et spontanée ». Il soutient que le cerveau est dans un état d’inertie totale, s’il n’est pas excité par les impressions du monde extérieur. C’est, comme le fait observer Gibson, l’hypothèse de la table rase, sous une autre forme, appliquée aux mouvements. Mais cette hypothèse est fausse, en contradiction avec toute l’expérience ; elle ne tient pas compte des conditions biologiques. Tout organisme, même une amibe, a son irritabilité propre. Le mouvement précède la sensation. Il y a deux sortes de mouvements ; les uns innés, hérités, comme les instincts ; les autres non hérités, résultant de l’expérience. Les premiers précèdent l’expérience. En tous cas, il faut admettre la coopération de l’organisme et du monde extérieur ; donc pas d’inertie absolue. Le postulat qui sert de base au travail de Ferrero est inacceptable.

Gibson a vu mieux que son prédécesseur la complexité du sujet et il le serre de plus près. Il constate que la tendance au moindre effort en psychologie, jugée par ses effets, a une valeur tantôt positive, tantôt négative, et elle lui paraît