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Page:Ribot - La vie inconsciente et les mouvements, 1914.djvu/25

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mination, nous sommes conduits à nous demander si l’inconscient ne serait pas fait surtout de résidus moteurs. Dans l’hypothèse que nous proposons, tout état de conscience est un complexus dont les éléments kinesthétiques forment la portion stable, résistante. Si l’on me permet une métaphore, ils en sont le squelette. Ils assurent la permanence. Quand nos expériences passées sont ensevelies en nous et pourtant subsistent et même agissent (les faits le prouvent), que peut-il rester d’elles sinon la portion qui est le « tissu de soutien », celle qui se passe le plus aisément de la conscience ? C’est elle qui rend possible la reviviscence totale des états passés et de leurs multiples rapports.

Puisque les perceptions sont la forme fondamentale et la source de notre connaissance à tous ses degrés (images, concepts), il est indispensable de revenir sur un point qui a été indiqué plus haut en passant : la présence et la nécessité des éléments moteurs dans la constitution de tous nos états de conscience. Notre hypothèse s’appuyant spécialement sur ce fait, nous ne saurions trop mettre en relief la stabilité des manifestations motrices sous les mo-