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Page:Ribot - La vie inconsciente et les mouvements, 1914.djvu/26

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dalités fluides et évanescentes des sensations.

L’œil, comme on le sait depuis longtemps, est pourvu d’un ensemble de muscles qui lui permettent des mouvements assez nombreux et délicats. Récemment, on s’est avancé beaucoup plus loin. Des auteurs très versés dans la psychophysiologie de cet organe ont soutenu une opinion qui augmente grandement la valeur des mouvements dans l’acte de la vision. Ils ne seraient pas éloignés de la mettre au premier rang. Cette opinion est tellement favorable à notre hypothèse qu’il convient de l’exposer succinctement[1]. Mach est entré dans cette voie en soutenant que l’unité de nos perceptions et de nos images mentales est aussi conventionnelle que l’unité des objets : à une conception statique il substitue une conception dynamique, nos perceptions et nos images étant non des « empreintes » mais des groupements de sensations motrices. Bourdon s’explique avec plus de clarté et de précision. Indépendamment de l’impression rétinienne, il attribue le plus grand rôle pour la perception des formes aux sensations tactiles et

  1. Pour une exposition détaillée, voir Kostyleff : La Crise de la psychologie expérimentale (F. Alcan), 1911, p. 121 et suiv.