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Page:Ribot - La vie inconsciente et les mouvements, 1914.djvu/27

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musculaires, « pour la perception des positions, aux sensations des paupières ; pour la perception des profondeurs, à la tension des muscles oculaires, produite par la convergence ». Le Dr Nuel[1] qui s’est proposé d’établir une théorie purement objective de la vision, après avoir suivi son évolution dans la série animale, arrive à conclure « que chez l’homme, les données visuelles de la conscience se rattachent uniquement aux modifications du réflexe cérébral par les réflexes oculaires de la direction et de la convergence. Les représentations visuelles sont toutes motrices. On ne saurait guère supposer des états de conscience visuelle chez le petit enfant, avant qu’il se soit produit des photo-réactions du corps (par exemple du bras). »

Ainsi donc, d’après cette thèse, les sensations spécifiques de la vue (les couleurs et leurs variétés innombrables) reposeraient sur une construction de nature motrice : et ces éléments moteurs doivent subsister dans l’image visuelle, tant qu’elle demeure inaltérable. Au reste, chez les moteurs, la représentation, lorsqu’elle est un

  1. Dr Nuel, La Vision, Paris, 1904.