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Page:Ribot - La vie inconsciente et les mouvements, 1914.djvu/36

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simultanéité ou la succession. Il n’est pas douteux en fait qu’il y ait des associations par succession (série de sons, de mots, d’événements), mais l’auteur croit pouvoir soutenir qu’il n’y a jamais d’association immédiate des représentations successives. La liaison d’impressions successives ab, cd peut avoir lieu de deux manières. Ou bien a n’a pas encore disparu de la conscience quand b y apparaît et ainsi de suite ; alors c’est en réalité une simultanéité qui agit. Ou bien, chaque excitation produit un mouvement réflexe ; par exemple une image verbale produit les mouvements d’articulation, ceux-ci un autre et ainsi de suite, en sorte que tous ces complexus de mouvements se lient entre eux. Si l’idée b suit l’idée a ce n’est pas parce que a éveille b, comme on l’admet généralement, mais a suscite le mouvement A qui suscite le mouvement B et B éveille b dans la conscience ; B suscite C et ainsi de suite.

Pour soumettre cette théorie au contrôle de l’expérience, l’auteur a recherché si les associations successives sont encore possibles lorsque l’on exclut l’exercice des mouvements concomitants aussi bien que la perception simultanée des termes voisins dans une série. Il a adopté le dispositif suivant : Un tableau noir sur lequel on peut faire glisser une bande noire de 2 décimètres qui présente une petite ouverture carrée ; une ligne de lettres est écrite sur un tableau dont chacune apparaît successivement à travers l’ouverture par suite du glissement de la