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Page:Ribot - La vie inconsciente et les mouvements, 1914.djvu/43

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buent une origine affective ; en réalité l’émotion les suscite, mais ne les constitue pas. D’autres préfèrent une explication intellectuelle et en font des formes de la pensée tout en déclarant que la conscience qu’on en a « est vague et intangible » : c’est naturel. L’attitude étant une forme, ne devient connaissable que par son adjonction à des sensations, des images, des idées, des émotions ; seule et par elle-même, elle ne peut être la matière d’une connaissance.

Pour nous, elle est un mode de l’activité motrice. L’attitude est une position de l’individu qui s’apprête à recevoir : ce qui suppose une adaptation de mouvements. Physiologiquement, le processus central qui détermine des décharges motrices dans les muscles est la condition immédiate des attitudes, tout comme le processus central des zones sensorielles est la condition immédiate de la conscience des sensations.

    processes, New-York, 1909, avec une ample bibliographie. Les principaux sont ceux de Ach sur la volition et la pensée, de Messer sur l’investigation expérimentale de la pensée, de Watt (sous un titre analogue), de Orth sur le sentiment et les attitudes. En France, Alfred Binet : L’Étude expérimentale de l’Intelligence. — On a quelquefois confondu les attitudes avec la « pensée sans image » ce qui me paraît une erreur due à des tendances intellectualistes : je tiens les deux cas pour différents et j’y reviendrai.