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Page:Ribot - La vie inconsciente et les mouvements, 1914.djvu/53

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lement : il serait chimérique de poursuivre une dissociation totale.

La tendance peut se décomposer théoriquement en deux moments : un phénomène moteur purement interne (contractions organiques, vasculaires, viscérales, etc.) ; une série de mouvements musculaires par qui elle entre en contact avec le monde extérieur et s’y adapte pour se satisfaire. Qu’elle soit inconsciente ou demi-consciente comme certains instincts, ou pleinement consciente et extériorisée, comme dans un acte volontaire, sa nature motrice reste évidente ; il serait ridicule d’insister.

Mais ce qui précède n’épuise pas notre sujet. Outre les tendances qui sont le fond, il y a les manifestations superficielles, les marques propres, distinctives, caractéristiques de tous les états appelés affectifs : ce sont l’agréable et le désagréable, l’excitation et la dépression. Y a-t-il des éléments moteurs inclus en ces phénomènes ?

La dépression et l’excitation ont des causes internes (organiques, trophiques), et des causes intellectuelles (sensations, images). On sait que beaucoup de nos sensations ont un ton affectif