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Page:Ribot - La vie inconsciente et les mouvements, 1914.djvu/54

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particulier. Il y a des couleurs, des sons, des contacts qui agitent, d’autres qui reposent. Les psychologues-esthéticiens (J. Sully, Beaunis, Vernon Lee, etc.), ont bien fait ressortir la valeur et l’emploi de ce feeling-tone dans les beaux-arts. Il produit en nous des attitudes qui sont la réponse de l’individu aux impressions variées. Le ton affectif vient de ce que la sensation éveille des tendances actives qui sont une portion de notre personnalité tout comme l’aptitude à recevoir des impressions sensorielles.

Le plaisir et la douleur, en tant qu’états de conscience, sentir, sont ce qu’ils sont, c’est-à-dire indéfinissables. Mais on a cherché leurs conditions d’existence dans les mouvements. Ainsi Judd. Pour lui, les sentiments « ne sont que des phases de notre expérience qui dans leurs caractères dépendent de l’accord ou du désaccord des diverses tendances » ; tant que les diverses tendances vers l’action, présentes à un moment donné, contribuent à une coopération mutuelle, le ton de la conscience sera agréable ; dès que les tendances actives seront en conflit, il deviendra désagréable. Le sentiment agréable est dû à une harmonie des tendances motrices ; le désagréable