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Page:Ribot - La vie inconsciente et les mouvements, 1914.djvu/73

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Il y a les abréviations. L’activité inconsciente procède par sauts et par bonds, n’étant pas assujettie à la marche méthodique de la pensée réfléchie et, malgré tout, par chance, arrive quelquefois au but. Au reste, les esprits géniaux et prime-sautiers font de même ; ils ne suivent pas toujours les procédés lents de la déduction ou de l’induction ; ils brûlent les étapes ; ils s’élancent de cime en cime, franchissant les intervalles. Leur activité consciente est soutenue par l’autre qui peut traverser les moyens termes sans exiger du temps.

Il y a les interférences, c’est-à-dire des associations et combinaisons motrices, très distinctes, agissant simultanément, qui se heurtent, se choquent, s’entravent, s’annihilent ou déterminent des changements de direction.

Il y a les emboîtements par qui un ensemble de représentations motrices en enveloppe un autre, l’engloutit ou le détruit partiellement et s’assimile quelques débris.

Enfin, il y a encore d’autres processus que nous pouvons à peine soupçonner.

En somme, ce soi-disant moi est un bloc fruste, fait d’éléments et de mécanismes moteurs.