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Page:Ribot - La vie inconsciente et les mouvements, 1914.djvu/85

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CHAPITRE III


LE PROBLÈME DE LA PENSÉE SANS IMAGES
ET SANS MOTS

Si l’on écarte les spéculations intéressées de quelques métaphysiciens, le problème de la pensée sans images du point de vue strictement psychologique est très récent et a été traité par très peu d’auteurs entre lesquels le regretté Alfred Binet[1] est au premier rang.

Comme il est loin d’être bien éclairci, il nous a semblé utile de le reprendre, à notre tour, pour essayer d’en déterminer la valeur et les limites.

  1. Bourdon, dans le très bon exposé critique qu’il a fait des Recherches expérimentales sur l’intelligence, de Binet, dans la Revue Philosophique, 1904, t. I, p. 113, reproche à cet auteur l’emploi du mot pensée dans un sens imprécis, sans détermination. D’ailleurs, il rejette la supposition d’une pensée sans images qui ne serait qu’une « connaissance confuse comme nous en avons de beaucoup de choses ».