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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 1.djvu/127

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la pierre sur laquelle l’Église est bâtie, n’était pas une pierre plus ferme que le moine. Il lui fallut trois chants du coq pour reconnaître sa faute. Le moine aura expié les siennes avant même que le coq ait chanté. »

Les deux pélerins partirent donc au clair de la lune. Satan, pour effrayer la jeune fille, tantôt se transformait en fantôme aux longs bras, tantôt revêtait des formes plus épouvantables encore : mais le moine le combattait avec les armes de l’Église, le goupillon et l’eau bénite, le signe de la croix et les exorcismes. Laurette criait-elle au fantôme ! au revenant !… Le moine la rassurait, exorcisait, prenait la pélerine par la main ; ils avançaient…, et trouvaient, au lieu d’un fantôme, un chêne ébranché par les vents. Le malin mugissait-il horriblement derrière une roche, le moine prononçait les paroles sacrées ; ils avançaient…, et voyaient une source au doux