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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 1.djvu/209

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lequel le bourdon est terminé ; le sang coule, et l’hérétique meurt sans confession, par conséquent meurt damné. Mortels, respectez les moines !

À cette vue, les vilains osent porter les mains sur l’homme de Dieu ! Hélas ! il les laisse faire ; il voit son crime, et frémit. Les hérétiques l’accablent d’injures ; et lui, se frappant la poitrine, récitant son mea culpa, criant à tous les saints : Ora pro nobis ! disait parfois à ses ennemis : « Frères, liez ces mains coupables ; frappez-moi la joue droite, après, la joue gauche, afin que s’accomplissent à mon égard ces paroles de Notre Seigneur : « Si l’on vous frappe sur la joue droite, présentez-leur la gauche. » Les barbares le lièrent sur la mule, affublèrent Laurette d’une coiffe, déposèrent le mort sur un brancard, et conduisirent le tout à Nîmes, se proposant d’y demander justice à la Justice… de Nîmes !