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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/110

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Histoire

LETTRE XI.

Miss Byron à Miss Selby.

Vendredi 30 de Février.

Un Laquais de Mr Greville est venu nous faire les complimens de son Maître. Il est donc à Londres, ce Mr Greville. Je suis trompée si je ne suis bientôt en état de l’obliger ; c’est ma haine, comme vous savez, qu’il m’a demandée comme une grace. Je m’apperçois qu’on ne s’attire que des chagrins, en rendant des civilités pour des affectations d’estime. Cependant mon naturel m’y porte, & je ne puis m’en défendre sans me faire une espece de violence. C’est donc moins un mérite qu’une véritable nécessité. Je ne me rappelle d’avoir manqué de complaisance que pour un jeune homme de qualité, qui par des considérations de famille me demandoit la permission de me rendre ses soins en secret. Vous n’avez pas ignoré cette avanture. Il me semble qu’en se prêtant à des traités si choquans, une fille s’engage dans un complot contre elle-même, & plus souvent encore contre ceux à qui elle doit autant de confiance que de respect & d’honneur.

L’arrivée de Mr Greville me chagrine. Je suppose qu’il sera bientôt suivi de