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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/113

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du Chev. Grandisson.

fin, je l’ai conjuré de se lever. Vous me demandez de la bonté, lui ai-je dit d’une voix tremblante, & vous en manquez pour moi. Ô Sir Roland ! Que vous me causez d’agitations ! Je voulois retirer mes mains, mais il les tenoit serrées dans les siennes. J’ai frappé du pied, dans un emportement de reconnoissance. Sir Roland, levez-vous ; je ne puis supporter ce spectacle. Levez-vous, je vous en supplie ; & le même mouvement m’a fait mettre un genou à terre devant lui. Vous voyez, ai-je ajouté… Que puis-je faire de plus ? Levez-vous donc, Monsieur. Je vous prie à genoux de ne pas demeurer devant moi dans cette posture. En vérité, vous me chagrinez beaucoup. De grace laissez mes mains.

Deux ruisseaux de larmes couloient sur ses joues. Moi je vous chagrine ! Mademoiselle ! & Miss Byron daigne s’abaisser… Non, non, pour le monde entier je ne voudrois pas vous avoir causé un instant de chagrin. Il s’est levé, il m’a laissé les mains libres, & je me suis levée aussi avec assez de confusion. Il s’est retiré un moment vers la fenêtre, pour s’essuyer ses yeux de son mouchoir. Ensuite, revenant vers moi ; quelle foiblesse ! ma-t-il dit avec un sourire forcé ; quelle enfance ! comment pourrois-je blâmer mon Neveu ? Mais accordez-moi donc un mot, Mademoiselle : dites-seulement que vous consentez à le voir. Permettez-lui de paroître devant vous. Ordonnez-moi de vous l’amener.