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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/116

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Histoire

de moi pour me demander mille pardons… Pas un, Monsieur, ai-je interrompu. Il a repris : J’avoue, Mademoiselle, que la force de ma passion… mais je vous compare… Je l’ai arrêté encore une fois, en l’assurant que tout étoit oublié. Tandis qu’il se plaignoit de ma facilité à lui pardonner, Sir Roland surpris de ce petit dialogue, a dit à M. Reves : Je ne m’en étonne plus. Hélas ! Que va devenir mon cher Neveu ? Soyez tranquille de ce côté-là, lui a répondu M. Reves. Cette assurance lui a fait reprendre un air si gai, que je l’ai cru prêt à fredonner en se tournant vers moi. Les gens sont entrés là-dessus, avec le déjeuner, & nous nous étions déja placés pour le thé ; mais on est venu appeler M. Reves, qui est rentré presqu’aussi-tôt en introduisant M. Greville. Avant qu’ils ayent pu s’approcher ; & qui est encore celui-ci ? m’a demandé Sir Roland, d’un ton un peu gallois.

M. Greville s’est présenté fort civilement. Je me suis informée de tout ce que j’ai de cher dans Northamptonshire. Après avoir satisfait mon impatience, il m’a demandé si j’avois vu M. Fenwick ? Non, lui ai-je dit. Le traître ! a-t-il repris en souriant, j’ai cru qu’il m’avoit donné le change. Je l’ai perdu de vue depuis trois jours. Mais s’il n’est pas ici, a-t-il ajouté d’une voix plus basse, j’ai gagné une marche sur lui ; & j’aime mieux, après tout, que ce soit moi que lui, qui ait des excuses à faire à l’autre. Je me suis dis-