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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/117

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du Chev. Grandisson.

pensée d’entrer dans leur démêlé, en lui apprenant que j’avois trouvé un Pere à Londres, & lui montrant le Chevalier Meredith, qui me permettoit de lui donner ce nom. Point de fils, j’espere, a-t-il répondu en se tournant vers le Vieillard ; je me flatte, Monsieur, que la parenté ne vient point de ce côté-là. Comme il a fait cette question d’un air riant, le Baronet a protesté du même ton qu’il avoit pensé à la faire aussi. Sir Roland leur a dit fort civilement qu’il avoit un Neveu, & que si je voulois me rendre à ses desirs, il m’aimeroit beaucoup mieux pour sa Niece que pour sa Fille. La conversation est devenue assez agréable jusqu’au départ du vieux Chevalier, qui ne s’est pas retiré sans me demander la permission de m’amener encore une fois son Neveu, avant que de retourner en Caermarthen. Je ne lui ai répondu que par une révérence.

Le Baronet & M. Greville se connoissoient, pour s’être vus quelquefois aux courses de Northampton. Mais la politesse, avec laquelle ils se sont salués, ne les a point empêchés de se regarder d’un œil jaloux, & de paroître prêts, plus d’une fois, à se dire quelque chose de désobligeant. Le soin que j’ai eu de faire tomber toutes mes attentions sur Sir Roland, a prévenu toutes sortes d’explications ; & lorsqu’il est sorti, on a badiné assez plaisamment sur l’air & l’accent de sa Province, dont il n’y a point d’apparence