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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/134

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Histoire

LETTRE XIV.

Miss Byron, à Miss Selby.

Mercredi au soir, 15 Février.

Enfin Mr Greville a pris congé de nous ce soir, dans la résolution de partir demain. Il m’a demandé, avec instance, un moment d’entretien particulier ; mais je me suis bien gardée d’avoir cette complaisance pour lui. « son regret, m’a-t-il dit, est de laisser à Londres le présomptueux Hargrave, & le rampant Fouler ; cependant il part satisfait de m’avoir entendu déclarer que je n’ai vu, dans l’un ni dans l’autre de ces deux hommes, celui pour lequel je puisse me sentir de l’inclination. » Vous voyez, ma chere, que c’est un compliment qu’il se fait à lui-même ; car je me souviens de mes termes : j’ai dit que je n’avois point encore vu l’homme dont je pusse penser à faire mon Mari.

Avant son départ, Mr Greville a dit mille choses plaisantes sur le caractère de ses Rivaux, sur ce qu’il appelle ma dureté de cœur, & sur les tourmens du sien. Sir Hargrave étant venu dans le même tems, j’ai vu naître une conversation fort vive, dont j’ai d’abord appréhendé les suites. Mais Mme Reves m’a proposé de jouer un air