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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/139

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du Chev. Grandisson.

désespoir. Je n’en suis pas moins sortie de la chambre, pour rejoindre M. & Mme Reves. Il s’est levé alors, avec quelques imprécations que j’ai fort bien entendues. Il m’a traitée encore d’orgueilleuse & d’ingrate ; & me suivant dans la chambre voisine, à peine y a-t-il donné quelque marque d’attention à Mr & Mme Reves. Il a fait deux ou trois tours en silence ; & se tournant à la fin vers eux ; pardonnez, leur a-t-il dit, avec une profonde révérence. Il m’en a fait une plus cavaliere, en me disant d’un air malin ; vous me défendez donc les visites, Mademoiselle ? Oui, Monsieur, ai-je répondu d’un ton assez ferme ; & pour votre repos comme pour le mien : vous m’avez extrêmement chagrinée. La premiere fois, Mademoiselle, a-t-il repris… Il s’est arrêté un moment ; & continuant, avec un regard fier, la premiere fois que j’aurai l’honneur de vous voir, ce sera, j’espere, avec plus de succès. Il est parti.

Mr Reves est fort mécontent de toute sa conduite, & ne blâme point la résolution que j’ai prise de refuser désormais ses visites. Ainsi, je me flatte que le nom de Sir Hargrave ne reviendra plus si souvent dans mes Lettres.

Nos habits sont prêts : Mr Reves se met en Hermite, sa femme en Religieuse, & Mylady Williams en Abbesse. Je n’aime pas trop les miens, parce qu’ils ont trop d’éclat ;