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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/150

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Histoire

LETTRE XVII.

M. Reves à M. Selby.

Les gens de Mylady Williams ont trouvé les Porteurs de votre chere Niece. Ces deux Misérables confessent qu’ils ont été presqu’ivres-morts. Ils sont surs qu’on avoit mêlé quelque chose dans leur liqueur. Leurs recherches, pour trouver ceux qui les ont engagés dans cette partie, ont été jusqu’à présent sans effet ; mais c’étoient deux Laquais, dont ils déclarent la livrée, & qui ont nommé leur Maître & sa rue. Nous ne connoissons ni cette livrée, ni le nom du Maître. Ainsi cette information ne nous donne pas plus de lumieres. Tout paroît d’une infernale obscurité dans le complot. Ces deux hommes sont résolus, disent-ils, de retrouver les Laquais qui les ont trompés, fussent-ils sous terre, & les Porteurs qu’on a loués à leur place.

Chaque moment nous ramene quelque Messager avec différens récits ; mais il ne nous est encore rien venu de consolant. Cette raison me retient au Logis. Ô cher Ami ! Je ne sais où tourner mes pas ; je ne sais à quelle résolution m’arrêter. Je renvoie mes Gens au moment qu’ils arrivent ; mais avec moins de confiance que de désespoir. Comptez que cette infâme action est de M. Greville. Quoi-