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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/149

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du Chev. Grandisson.

qu’il est, n’est pas capable d’une telle infamie.

Les premieres nouvelles, qui vous viendront, bonnes ou mauvaises, n’épargnez aucune dépense pour nous les communiquer.

Greville étoit ici à ce moment. Nous ne l’avons pu voir. Nous ne lui avons rien appris. Il est parti dans une grande surprise, de s’être entendu dire par un de nos Gens, que nous avons reçu quelques mauvaises nouvelles, qui ne nous permettent de voir personne. Ils n’ont pu l’instruire mieux. Cependant notre douleur & la vue de votre livrée leur fait juger qu’il est arrivé quelque chose à leur jeune Maîtresse. Ils sont tous en larmes. Ils observent notre visage en nous servant avec une curiosité muette, mais triste & avide. Nous n’ouvrons pas la bouche en leur présence, & nous ne leur expliquons nos volontés, que par des signes.

Grand Dieu ! Après tant d’années heureuses ! Heureux nous-mêmes ! Nous voir en si peu de tems les derniers des Misérables ! Ce qui ne seroit point arrivé, si… Mais n’en parlons plus. Grand Dieu du Ciel ! Que deviendra cette malheureuse Grand-mere ! Lucie, Nancy en perdront la raison ! N’en parlons plus. Hâtez-vous de nous écrire, & pardonnez le trouble de cette Lettre. Je ne sais ce qui est sorti de ma plume ; mais je n’en suis pas moins à vous.

George Selby.