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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/152

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Histoire

à 11 heures.

J’arrive de Smithfield. J’ai vu la Sœur du Traître. C’en est un, je ne crains plus de le dire. Je parle de ce Wilson ; c’est un Fripon exercé.

Sur quelques interrogations que j’ai faites à cette femme, après lui avoir demandé ce qu’il étoit devenu, elle a secoué la tête. Elle craignoit, m’a-t-elle dit, que tout ne fût pas dans l’ordre ; mais elle étoit sûre que son Frere n’étoit pas capable d’avoir volé. Ce qu’il a commis, ai-je répliqué, est mille fois pire que le vol. Elle a desiré d’être éclaircie. Je lui ai fait entendre de quoi il étoit question. Elle m’a répondu que son Frere étoit un jeune homme plein d’esprit & de talens, qui cherchoit l’occasion, sans doute, de gagner honnêtement sa vie ; & que c’étoit une chose bien fâcheuse, qu’il y eût des Maîtres dans le monde, qui engageassent leurs Domestiques à de mauvaises actions. Je lui ai demandé quel étoit le caractére de ce Bagenhall, que son Frere avoit servi ; & j’ai eu l’imprudence de laisser échapper quelques menaces, qui l’ont sans doute effrayée : car lorsque je suis revenu à Bagenhall, elle m’a protesté qu’elle ne feroit pas d’autre réponse, jusqu’à ce qu’elle sût si la vie de son Frere étoit en danger. Je lui ai garanti la vie de son Frere, pourvu qu’elle me le fît retrouver avant qu’il fût arrivé le