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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/159

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du Chev. Grandisson.

d’arriver au Port, ce sont ses termes ; & qui l’a conduite par un chemin détourné, le long des murs d’un Jardin. Un des trois hommes, qui avoit pris le devant, s’est hâté d’ouvrir une porte de derriere, & l’a tenue de la main. La chaise y est entrée ; & pendant qu’elle a traversé le Jardin, jusqu’à la Maison à laquelle il paroissoit appartenir, notre malheureuse Miss a cessé de se faire entendre.

On n’en a que trop connu la raison, lorsque les Porteurs se sont arrêtés. Elle s’étoit évanouie. Deux femmes, appelées par l’homme en manteau, sont venues la secourir, avec de grandes apparences de tendresse. Elles ont dit quelques mots d’admiration sur sa beauté, avec des marques assez vives d’intérêt ; comme si leur crainte eût été qu’il ne fût trop tard pour espérer quelque chose de leurs soins. L’homme en manteau a paru troublé. Wilson est entré dans la Maison, avec ceux qui ont transporté cette chere Créature. Mais il est bientôt revenu aux Porteurs, qui l’ont vu recevoir beaucoup de félicitations & de caresses de l’homme en manteau. Il leur a mis à chacun leur guinée dans la main : & les ayant accompagnés lui-même jusqu’à la derniere porte du Jardin, il a refusé d’allumer la chandelle de leur lanterne : mais il leur a donné, pour les conduire, un homme, qui les a fait passer par des ruelles fort sales & fort rudes, pour aboutir à l’entrée