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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/175

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du Chev. Grandisson.

faire préparer ce qui est nécessaire à leur réception. Il est heureux pour votre Cousine, a-t-elle ajouté, que mon frere ait eu la complaisance de m’y accompagner, & que ses affaires l’aient appelé hier à Londres. Il se proposoit de revenir aujourd’hui, pour m’y conduire ce soir. Notre famille est fort unie, M. Reves. La tendresse du sang n’a jamais été plus vive entre un frere & des sœurs. Mais pourquoi ce détail à présent ? J’espère que nous nous connoîtrons mieux, & je vous déclare que je suis déja charmée de Miss Byron.

Après le déjeuner, qu’elle a précipité pour m’obliger, elle m’a conduit à l’appartement de Miss Byron ; & m’ayant fait demeurer à la porte de sa chambre, elle s’est avancée fort doucement au chevet de son lit. Elle n’a fait qu’entrouvrir le rideau ; mais j’ai entendu aussi-tôt la chere voix de notre Cousine. Quel embarras je vous cause ! a-t-elle dit tendrement à sa bienfaitrice. Miss Grandisson l’a priée, avec une aimable familiarité, de ne pas lui tenir ce langage. Ensuite elle lui a demandé, si elle vouloit lui promettre de n’être pas trop surprise à mon arrivée. Je n’en puis ressentir que de la joye, a-t-elle répondu. Alors Miss Grandisson m’a fait entrer ; & je me suis approché du lit pour y baiser mille fois une chere main, qu’on a tendue vers moi. Je vous revois donc, me suis-je écrié les larmes aux yeux, délices de mille cœurs !