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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/192

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Histoire

S’il n’arrive rien qui retarde notre attente, j’espere que nous la verrons lundi parmi nous.

Mylady Williams vient de nous quitter. Je lui ai lu toute ma relation, depuis le voyage que j’ai fait à Colnebroke : deux jours ne suffiront pas, m’a-t-elle dit, pour secher ses yeux. Les Femmes, cher ami, voyent quelquefois d’assez loin. Mylady Williams & Madame Reves seroient charmées d’entendre Miss Grandisson & Miss Byron se traiter de Sœurs, dans un sens qui n’emportât pas, à l’égard de l’une, la qualité de Frere pour Sir Charles. Si ce charmant homme… mais pourquoi m’arrêter à cette idée ?… cependant rien ne m’empêche d’ajouter que lorsqu’elle est venue aux deux Dames, j’ai pensé que de tous les hommes que notre Cousine a vus jusqu’à présent, le brave, le galant, le vertueux Sir Charles, seroit peut-être le seul qui n’auroit pas beaucoup de peine à lui plaire, s’il prenoit de l’inclination pour elle. À la vérité, il est extrêmement riche ; & ses espérances ne sont pas moins considérables du côté de Milord W…, son Oncle maternel. Sa Sœur, qui parle de lui comme d’un homme divin, m’a dit qu’il ne pouvoit se marier sans faire le tourment d’une infinité de cœurs. Sur ce point, on peut en dire autant de Miss Byron. Mais je m’écarte inutilement.