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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/195

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du Chev. Grandisson.

venue de Miss Byron. Je lui en ai fait un peu la guerre depuis notre retour. Mais qu’elle ne sache jamais que je vous l’aie dit ; je vous le demande en grace : elle ne me pardonneroit point. Cependant, lorsque j’ai gouté sa proposition, j’ai vu briller le contentement dans ses yeux.

J’étois à Londres une demie heure avant le carrosse ; & j’ai fait d’autant plus de diligence que je me flattois d’engager Sir Charles & sa Sœur à dîner avec nous. J’ai trouvé au Logis Mylady Williams & Miss Clemer, notre favorite à tous, qui attendoient avec ma Femme le retour de Miss Byron. Lorsque le carrosse s’est fait entendre, vous auriez vu toute la Maison dans un transport de joie qui approchoit de l’ivresse. Les Domestiques se disputoient l’honneur d’être le premier à la porte. J’y ai volé moi-même, pour donner la main à Miss Grandisson, tandis que Sir Charles a rendu le même office à ma Cousine. Jugez avec quelle effusion de cœur il a été reçu par les trois Dames. Les caresses, les félicitations & les applaudissemens ne peuvent être représentés. Mais je me suis vu trompé dans l’espérance que j’avois eue d’engager cet aimable Frere & sa Sœur, à dîner avec nous. Ils étoient appelés par des affaires pressantes. En prenant congé, Miss Grandisson a promis de n’être pas long-tems sans revoir sa Sœur Henriette, & de vivre avec elle dans la plus intime liaison. Mylady & ma Femme sont demeurées dans l’admiration,