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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/226

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Histoire

Au nom de Dieu ! Sir Hargrave.

Au nom de Dieu ! Miss Byron. Je connois des lieux plus sûrs que celui-ci, où j’aurai peut-être un peu plus de pouvoir sur vous. Encore une fois, mettez cette coëffe. Votre complaisance peut tourner encore à votre avantage.

J’élevai la voix pour appeler les femmes. Il me répondit qu’elles avoient disparu ; & lui-même appella deux de ses gens, qui accoururent à son ordre. Cette vue augmentant mes frayeurs, je criai encore, aussi haut que ma foiblesse me le permettoit ; mais ne pouvant me souvenir du nom des femmes, je ne prononçai que, Madame… Miss… avec trop peu de force pour me faire entendre de bien loin. Cependant l’aînée des filles fut amenée par mes cris. Ô chere miss ! lui dis-je, en reprenant haleine, quel bonheur pour moi de vous revoir ! Et pour moi aussi, dit le Monstre. Il pria la jeune fille de me mettre le capuchon. Pourquoi ? m’écriai-je. Que veut-on faire de moi ? Je refusai absolument de le prendre. Mais le Sauvage passant les bras autour des miens, me les serra si fort, dans l’endroit même où j’avois senti la plus vive douleur, que je ne pus retenir un grand cri ; & la jeune fille profita de cette facilité pour me mettre le capuchon sur la tête.

À présent, Miss Byron, me dit mon Tyran, soyez tranquille, faites la furieuse, ou recourez à vos évanouissemens, tout