Aller au contenu

Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/243

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
41
du Chev. Grandisson.

qui m’écrivez ordinairement pour toute la famille, comme tout ce que j’écris est sous votre nom ; avec quelle tendresse & quel art vous réunissez tous les sentimens qui sont répandus dans cinq ou six Lettres ! Où trouverai-je des termes pour exprimer tous les miens ?

Vous me demandez donc une peinture particuliere du caractere & de la figure de Sir Charles Grandisson, & de son aimable Sœur. Étoit-il besoin de me faire cette demande ? & comment avez-vous pu vous imaginer, qu’après avoir employé ma plume à vous tracer le portrait de tant de personnes, qui ne méritoient pas d’être tirées du rang commun des Mortels, je fusse capable d’en oublier deux, qui font l’ornement de leur siécle, & même celui de la nature humaine ? Vous ne doutez pas, dites-vous, que si j’entreprends leur éloge, la chaleur de ma reconnoissance n’éleve mon stile jusqu’au sublime ; & vous prévoyez qu’il faudra réduire à de justes bornes toutes les belles choses auxquelles Mr Reves vous a déja préparée. Peut-être ne vous trompez-vous pas dans cette attente ; car on me reproche, il y a long-tems, un peu d’enthousiasme dans ma reconnoissance. Cependant si vous trouvez en effet que je m’emporte au-delà des bornes, n’attribuez mes excès qu’à cette cause.

Commencerai-je par le Frere, ou par la Sœur ? Vous me menacez de votre pénétra-