Aller au contenu

Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/26

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
4
Histoire

dre qu’il ne tombât sous vos yeux ; mais j’ai pénétré l’artifice. Cependant, s’étant fait apporter une plume & de l’encre, il a rayé deux ou trois phrases avec tant de soin, comme vous le remarquerez, qu’il s’est flatté qu’on ne pourroit les lire : mais l’encre que je lui avois fait donner étoit plus pâle que la sienne, & vous verrez que toutes ces précautions n’ont pas suffi. Je lui ai promis de lui renvoyer sa lettre.

J’attends de vous quelques lignes, par le Porteur, pour m’apprendre si votre résolution se soutient. Adieu, chere Henriette ; que le ciel vous protege & vous guide dans quelque lieu que votre complaisance ou votre goût puisse vous porter.

LETTRE II.
(enfermée dans la précédente.)

M. Greville à Mylady Trampton.

Northampton, 6 janvier.

Vous me demandez, Madame, un portrait fidele de la célèbre Miss Byron, qui fait l’ornement de notre Province ; & vous voulez savoir s’il est vrai, comme vous l’avez appris, que l’Amour m’ait mis au nombre de ses Admirateurs particuliers. Cette distinction, Madame, est fort juste ; car il n’y a personne, assurément, qui puisse la