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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/271

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du Chev. Grandisson.

» Ainsi, Mademoiselle, Sir Charles Grandisson n’ayant été jusqu’alors qu’un Étranger pour vous, Sir Hargrave faisant profession d’honneur dans toutes ses vues, & votre affection n’étant point engagée, ma conclusion est que, si vous voulez consentir à devenir Mylady Pollexfen, & si le Chevalier Grandisson veut faire des excuses formelles pour une insulte à laquelle on n’avoit pas donné la moindre occasion, je me dispenserai dans cette querelle, de servir de second à Sir Hargrave, supposé qu’il refuse une satisfaction, que je crois équivalente à la violence dont il se plaint.

» Je répète solemnellement qu’il ignore la liberté que je prends de vous écrire. Vous pouvez consulter là-dessus M. Reves votre Cousin : mais permettez-moi d’exiger que votre confidence soit bornée à lui. Si vous me donnez votre parole d’honneur, que dans l’espace d’un mois vous accepterez la main de Sir Hargrave, j’emploierai tout le pouvoir qu’il me fait la grace de m’accorder sur son esprit, pour lui faire goûter un accommodement dans ces termes.

» Je me chargeai, hier après midi, de porter à Sir Charles une Lettre de Sir Hargrave. Il étoit prêt à monter en carrosse avec sa Sœur. Il ouvrit la Lettre, & me dit avec une politesse digne de lui, qu’il partoit pour aller recevoir à Colnebroke des personnes fort chères, qui reve-