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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/289

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du Chev. Grandisson.

commission de remettre ce billet entre vos mains, & à celui que vous nommerez de votre côté. Je suis, Monsieur, Votre très-humble serviteur, »

Hargrave Pollexfen.
Samedi.

Après avoir fait lire cette Lettre à M. Reves, il lui a dit qu’il ne faisoit pas difficulté de lui montrer aussi la réponse ; qu’elle pourroit lui paroître longue ; que s’il eût été mieux connu de Sir Hargrave, six lignes auroient pu suffire.

Votre Lettre, Monsieur, me fut rendue Samedi dernier, par M. Bagenhall, au moment que je montois en carosse, pour aller passer vingt-quatre heures à la Campagne. Je ne crus pas que le sujet, ni le tems, dussent rien changer à ma résolution. Ma Sœur étoit déja dans la voiture. Il ne convenoit pas d’allarmer une femme. Je promis une réponse pour Lundi.

Ma réponse est, Monsieur, que j’ai toujours refusé, quoique l’occasion n’en soit arrivée que trop souvent, de tirer l’épée sur un défi formel. En même tems, je me crois assez versé dans l’usage des Armes, pour me rendre témoignage qu’en tenant cette conduite j’ai d’autres motifs que ma sureté.

Avez-vous des Amis, Monsieur ? En êtes-vous aimé ? Les aimez-vous ? Souhaitez-vous de vivre pour leur intérêt & pour le vôtre ?