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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/31

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donc son objection contre Orme ? C’est assurément un Animal fort réservé.

Miss Byron n’avoit que huit ans, lorsqu’elle perdit sa Mere. On prétend que c’étoit aussi une excellente femme, & qu’elle mourut du regret d’avoir perdu son mari. Elle ne lui survécut que six mois. Rare exemple ! La Grand-mere & la Tante, que la jeune personne respecte à l’excès, déclarent qu’elles ne veulent pas se mêler de son choix. Lorsqu’on sollicite leur faveur auprès d’elles, elles répondent constamment qu’il faut commencer par obtenir l’approbation de leur Henriette, & que leur consentement est prêt. Elles ont autour d’elles, un Mr Deane, d’excellent caractere pour un homme de robe ; mais, à la vérité, une bonne succession, à laquelle il ne s’attendoit point, lui a fait quitter sa profession. Il est Parrein d’Henriette, qui l’appelle son Papa, & toute la maison a beaucoup de confiance à ses lumiéres. Je me suis adressé à lui. Mais sa réponse est la même ; sa fille Henriette doit choisir. Toutes les propositions de cette nature doivent venir d’elle.

Et pourquoi désespérerois-je de réussir auprès d’elle-même ? Moi, Greville, qui n’ai rien de méprisable dans la figure ; à qui l’on accorde du moins l’air aisé ; jouissant d’un bien considérable, avec des espérances qui le sont encore plus ; moi qui chante, qui danse, qui me mets d’assez