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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/32

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bon goût, & qui ai reçu en partage une honnête portion d’assurance, ce qui me fait passer pour un joli homme aux yeux de mille autres femmes : elle, âgée de 20 ans, avec une fortune qui ne passe point douze ou quinze mille livres sterling, car la meilleure partie du bien de son Pere, qui étoit beaucoup plus considérable, est passée dans une autre branche, faute d’héritiers mâles ; n’attendant d’ailleurs que cinq cents livres sterling de rente après sa Grand-mere ; & quoique son Oncle Selby soit sans enfans, & qu’il ait beaucoup d’affection pour elle, il a de son côté des neveux & des niéces qu’il aime aussi ; car cette Henriette est la niéce de sa femme.

Je ne désespère de rien. Si la résolution, si la persévérance ont quelque pouvoir, & si miss Byron est une femme, elle sera Madame Greville. Je l’ai dit à sa tante Selby, je l’ai dit à son oncle, je l’ai dit à sa cousine Lucie, qui est digne de toute l’amitié qu’elle a pour elle, & je n’ai pas fait difficulté de le dire vingt fois à elle-même.

Mais, pour venir à la description de sa figure… que je mente, si je sais par où commencer ! Elle est universellement charmante. Ne l’avez-vous pas entendu dire à tous ceux qui l’ont vue ? Sa taille… commencerai-je par sa taille ? On ne peut pas dire qu’elle soit grande, mais elle est un peu au-dessus de la moyenne. Nous autres jeunes Anglois, qui avons couru le monde,