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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/316

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Histoire

Sir Ch. À quoi mènent toutes ces longueurs ? Je vous prens, Monsieur, pour un honnête homme ; sur tout lorsque vous cherchez, dites-vous, le moyen de prévenir d’autres suites. C’est ce qui m’a fait prolonger un entretien fort inutile ; car je répete encore que je m’en tiens à ma Lettre.

M. B. J’avoue, Monsieur, que votre fermeté me cause de l’admiration ; mais il n’est pas moins surprenant pour moi qu’avec des sentimens si nobles, vous puissiez refuser à un homme d’honneur la satisfaction qu’il vous demande.

Sir Ch. C’est à ces sentimens mêmes qu’il faut attribuer mon refus, M. Bagenhall, & la disposition qui m’empêche d’en craindre les suites.

M. B. Si vos actions y répondent, Mr, comme je suis porté à le croire par ce que j’ai appris de l’affaire d’Honslow-heath, par ce que j’entens, & par tout ce que je vois de vous, je vous regarde comme un prodige, & je serois charmé de pouvoir servir à votre réconciliation.

Sir Ch. Détrompez-vous, Monsieur. Je ne veux point d’amitié avec un homme capable de l’attentat où j’ai surpris Sir Hargrave. Mais j’expliquerai volontiers les conditions, auxquelles je promets de le voir sans aversion & sans mépris. Les voici : qu’il rejette une indigne entreprise sur la violence de sa passion ; qu’il en marque du regret ; & qu’à genoux, s’il lui plaît, il