Aller au contenu

Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/325

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
123
du Chev. Grandisson.

plu à son retour. Sir Charles, qui n’étoit point encore descendu lorsque le Maître-d’Hôtel est venu avertir qu’on avoit servi, a fait dire qu’il nous supplioit de ne pas l’attendre, & qu’il seroit à table aussi-tôt que nous. C’est quelque nouvelle peine, ai-je pensé, qu’on lui cause sans doute à mon occasion. Il est venu néanmoins, lorsqu’on étoit prêt à s’asseoir. Son visage m’a paru serein, & je l’ai vu sourire sans affectation. Ses regards m’ont moins inquiétée que ceux de M. Reves.

Mais comptez, ma chere, qu’il s’est passé quelque chose que je ne puis tirer de mon Cousin. Je m’étois flattée qu’il m’en informeroit lorsque nous serions revenus au logis. L’Étranger pour lequel on étoit venu demander Sir Charles, étoit sûrement ce Bagenhall. M. Reves n’a pu le désavouer. J’en ai jugé par la priere qu’il a reçue lui-même de sortir. C’est de moi, n’en doutez pas, qu’il doit avoir été question.

Le dîner s’est passé avec plus d’agrément que je ne le puis décrire. Sir Charles est le plus amusant de tous les hommes. M. Grandisson n’a pas cessé de donner carrière à sa galanterie. Mylord L… parle peu ; mais tout ce qu’il dit mérite de l’attention. Le Docteur Barlet se faisoit écouter avec autant de respect que de plaisir ; il se seroit attiré cette distinction par lui-même, quand les déférences du Maître de la maison n’auroient pas engagé tout le monde à lui rendre