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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/324

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Histoire

sont venus au-devant de nous, avec le Docteur Barlet. Sir Charles, après nous les avoir présentés, a dit agréablement au Docteur, que sur le portrait qu’on lui avoit fait de Miss Byron, il étoit prêt à parier, qu’entre cinquante Dames qu’il n’auroit jamais vues, il l’auroit distinguée tout d’un coup. J’ai pris occasion de ce compliment pour assurer le Docteur que je lisois dans sa figure le caractere que Sir Charles m’avoit vanté, & qu’il m’auroit inspiré de la vénération dans quelque lieu que j’eusse pu le rencontrer. En effet, ma chere, ce bon Ministre a quelque chose de si respectable dans la physionomie, qu’il est impossible de lui refuser ces sentimens. Il m’a répondu que la bonté de Sir Charles prévenoit toujours ses desirs, & qu’il ne pouvoit trop le remercier de l’occasion qu’il lui donnoit de voir & de féliciter une nouvelle Sœur, qui alloit augmenter l’éclat d’une si belle famille.

Un Valet de chambre est venu dire quelques mots à l’oreille de Sir Charles, qui lui a répondu : conduisez-le dans mon cabinet ; & sortant presqu’aussi-tôt, il m’a laissée aux prises avec M. Grandisson, qui m’a dit mille fadeurs, auxquelles d’autres idées ne m’ont pas permis de prêter beaucoup d’attention. Un quart d’heure après on est venu avertir M. Reves que Sir Charles le demandoit pour un moment. Il est revenu assez vîte, mais ses regards ne m’ont pas