Aller au contenu

Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/337

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
135
du Chev. Grandisson.

que pour satisfaire Sir Hargrave, il faut une démarche extraordinaire ; & si je n’apprens point aujourd’hui qu’il s’y oppose, je serai demain chez lui à dix heures du matin.

Ce récit, ma chere, me fait encore trembler en l’écrivant.

Sir Charles dit alors à M. Reves : vous me perdrez, Monsieur, s’il vous échappe un mot de tout ce que vous avez entendu, même avec Madame Reves. Mon Cousin demanda qu’il lui fût du moins permis de l’accompagner chez Sir Hargrave. Non, répondit Sir Charles. Vous prévoyez donc du danger ? reprit M. Reves. Non, non, repliqua mon glorieux Libérateur. Je dis qu’il faut faire quelque chose en faveur de Sir Hargrave. Il se croit méprisé. Je veux lui donner la satisfaction de conclure à son avantage, que je n’ai point de mépris pour un homme avec lequel j’en use avec cette confiance. Allez rejoindre la compagnie, M. Reves ; & que personne ne sache le sujet de votre absence & de la mienne. Je vous ai dit, ma chere, quelle différence j’avois remarquée sur le visage de l’un & de l’autre, lorsqu’ils revinrent successivement. Comment ce grand homme, car ne lui dois-je pas ce nom ? put-il faire à son retour, la joie & l’amusement de tous les Convives, sans nous donner le moindre soupçon de ce qui venoit d’arriver ?

Avant notre départ, M. Reves l’ayant