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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/338

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Histoire

pris en particulier pour lui demander ce qui s’étoit passé, lorsqu’il l’avoit laissé dans son Cabinet, apprit que Bagenhall s’étoit engagé à lui faire savoir la réponse de Sir Hargrave avant la nuit, & qu’il l’avoit déja reçue. Vous irez donc ? lui dit M. Reves. Assurément, répondit-il, puisque Sir Hargrave m’attend demain à déjeûner. Mais soyez sans inquiétude, M. Reves. Tout se terminera heureusement. Mon intention n’est pas d’irriter le mal, mais d’en prévenir les suites. Je serai chez Sir Hargrave vers les dix heures, & vous aurez de mes nouvelles avant midi.

M. Reves est sorti ce matin. Ma Cousine m’a dit qu’il avoit passé une fort mauvaise nuit. Il avoue maintenant qu’il est allé à St. James-Square, & qu’il y a déjeûné avec Mylord & Mylady L…, Miss Grandisson, Miss Émilie & le Docteur Barlet. Sir Charles étoit parti en chaise à neuf heures, suivi d’un Laquais, sans que personne de la maison sût où ses affaires l’avoient appelé si matin. M. Reves est revenu vers midi : son inquiétude étoit visible, & je ne puis vous donner une juste idée de la mienne. Vers trois heures, lorsqu’il étoit résolu de retourner à St. James-Square, & s’il n’y trouvoit pas Sir Charles, d’aller aussi-tôt chez Sir Hargrave, il a reçu de Sir Charles le Billet que je vais transcrire. Votre cœur ne saute-t-il pas de joie, ma chere, après tout ce que je vous ai raconté ?