Aller au contenu

Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/353

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
151
du Chev. Grandisson.

les deux premiers entretiens que j’ai eus avec lui.

Sir Harg. (D’un ton de voix dans lequel j’ai cru remarquer du trouble). Quoi ! je me laisserois vaincre… Grandisson, vous descendrez avec moi. Vous descendrez, je le répete. J’ai des propositions à vous faire. Vous serez le maître, ou de les accepter, ou de me donner la satisfaction d’un homme d’honneur ; mais il faut que je vous parle seul au Jardin.

Sir Ch. Je descends volontiers dans la premiere de ces deux vues. Montrez-moi le chemin, Sir Hargrave.

Les trois Témoins ont voulu s’y opposer, mais Sir Charles leur a dit qu’il devoit cette complaisance à Sir Hargrave, & il est descendu avec lui. Alors l’Écrivain, par l’ordre de M. Bagenhall, est entré dans la chambre, & s’est placé proche de la fenêtre. Bientôt il a vu paroître Sir Charles & Sir Hargrave, qui marchoient d’un pas de promenade, mais qui s’entretenoient avec chaleur. Quelques mots qu’on entendoit par intervalles, prouvoient que l’un faisoit quelques propositions auxquelles l’autre refusoit de consentir. Ils sont arrivés proche d’un quarré de verdure, qui est vis-à-vis de la fenêtre, & là, Sir Hargrave mettant tout d’un coup l’épée à la main, a paru, par ses mouvemens, presser Sir Charles de tirer aussi la sienne. Sir Charles avoit la main gauche sur le côté, & l’autre pendante. Il s’est avancé