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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/365

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du Chev. Grandisson.

de raison. M. Reves a répondu pour moi, que Sir Charles ne m’avoit fait aucune sorte d’ouverture. C’est le plus noble des hommes, a-t-il ajouté. Quand il auroit quelques vues de cette nature, j’ose dire qu’il seroit embarrassé à les expliquer, dans la crainte de diminuer, par cette déclaration, le mérite de ses services. C’est une fort bonne pensée de M. Reves. Qui sait, ma chere, si cette réflexion est tout-à-fait sans fondement ?

Ses services ! Juste Ciel ! a repris le Personnage. Mais cette assurance me rend plus tranquille, & je vous déclare, M. Reves, que si je n’avois pas trouvé dans le Chevalier Grandisson un mérite qui m’étonne, notre affaire ne seroit pas terminée comme elle paroît l’être à présent.

Sir Hargrave, lui a dit Mme Reves, permettez-moi de remarquer que pour ceux qui connoissent l’ame de Miss Byron, il n’y a pas la moindre apparence de s’imaginer qu’elle puisse jamais… Chere Madame, a-t-il interrompu, mille pardons ! mais je ne puis recevoir des refus d’une autre bouche que de la sienne. Un repentir sincere n’obtiendra-t-il rien d’une si belle Ame, que je suppose, d’ailleurs, sans aucun engagement ?

Je lui ai dit qu’il ne manquoit rien à mes explications, & que j’étois surprise qu’ayant connu mes sentimens avant que de m’avoir cruellement insultée, il pût conserver la