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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/366

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Histoire

moindre espérance après une action si noire. Il a recommencé sur la violence de sa passion, avec toutes les figures dont j’étois déjà fatiguée. Je crois, Lucie, qu’il me sera impossible, pour tout le reste de mes jours, d’entendre de la bouche d’un homme les termes d’amour, de passion, & les autres flatteries de cette espece. J’ajouterai en deux mots, pour supprimer cent autres impertinences, plus fades que toutes les louanges de M. Everard Grandisson, qu’il s’est réduit à demander la préférence sur M. Greville, M. Fenwick & M. Orme, & qu’en se promettant d’exciter ma pitié tôt ou tard, en faveur de ses souffrances, il se flattoit, m’a-t-il dit, que le pardon qu’il avoit accordé à l’homme dont il avoit été le plus injurié dans toute sa vie, auroit quelque pouvoir sur un cœur tel que le mien. Il a pris congé de nous d’un air assez noble. Je ne lui souhaite aucun mal, mais j’espere que je ne le reverrai jamais.

Cette dépêche est déjà si longue, que je remets à l’Ordinaire suivant la matiere que j’ai pour une autre Lettre.