Aller au contenu

Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

faisant le portrait de Miss Byron, il étoit bien difficile de se borner à sa figure. Mais quelle horrible crainte vient me troubler ? Suis-je bien certain de n’avoir pas fait l’éloge de la femme d’autrui ? Nous avons dans ce quartier une de ses Cousines, une Madame Reves de Londres, qui est une femme de bel air, & que ma maudite Étoile n’a conduite ici, que pour emmener cette Henriette avec elle, dans un monde que je redoute beaucoup. Femmes ! Femmes ! Pardon, Madame ; mais quel ange de vingt ans est à l’épreuve de la vanité ? Au moment que Miss Byron paroîtra, l’éclat de ses charmes va se répandre ; mille nouveaux Prétendans vont s’assembler autour d’elle ; & qui sçait si quelque heureux Petit-maître n’éblouira point une fille qui mérite une Couronne ? Malheur au Téméraire, quel qu’il puisse être, dont les prétentions oseront croiser les miennes avec quelque apparence de succès. En vous demandant grace pour cette saillie, je ne puis vous dire, Madame, qu’elle ne soit pas partie du cœur de votre très-humble, etc.

Greville.