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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/38

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LETTRE III.

Miss Henriette Byron, à Miss Lucie Selby.

Au château de Selby, 16 janvier.

Je vous renvoie sous cette enveloppe, ma chère Lucie, l’étrange lettre de M. Greville. Comme vous la lui avez demandée, il ne doute point que vous ne me l’ayez communiquée. Je conclus que s’il s’en informe, le meilleur parti est de lui en faire l’aveu. Mais alors, il voudra savoir ce que j’en ai pensé ; car il sait que je n’ai rien de caché pour vous.

Dites-lui donc, si vous le jugez à propos, que je suis beaucoup plus mécontente de son impétuosité, que sensible à ses flatteries. Dites-lui qu’il est fort dur pour moi, tandis que mes plus proches Parens me laissent ma liberté, qu’un homme à qui je n’ai jamais donné sujet de me refuser le respect qu’il doit à mon sexe, prenne le droit de me menacer, & de censurer ma conduite. Demandez-lui quels sont ses prétextes, pour me suivre à Londres, ou dans tout autre lieu ? Si je n’avois pas déjà quelques raisons pour me renfermer, à son égard, dans les civilités du voisinage, il m’en fourniroit